Corfou, īle de l’Adriatique, ą quelques kilomčtres des cōtes balkaniques, est ą l’époque sous contrōle britannique. Ces cōtes boisées et quasiment désertes sont trčs riches en gibiers de toutes sortes. Elles abritent aussi des bandes de bandits de sinistre réputation.
La principale occupation de Pierre, ainsi que celle des militaires en garnison sur l’īle et des notables locaux, est la chasse. Nous avons vu que c’est pour lui une véritable passion. Malgré les dangers, il décide, avec quelques amis, d’aller chasser sur les cōtes albanaises toutes proches. Tout le monde prend place ą bord d’un voilier. On jette l’ancre peu de temps aprčs ą quelques encablures de la cōte albanaise, ensuite atteinte en chaloupes.
A peine nos chasseurs se sont-ils installés pour pique-niquer sur l’herbe qu’une rumeur se fait entendre dans le bois tout proche. Plusieurs bandits menaēants en surgissent. Ses amis terrorisés sont prźts ą se rendre. Mais Pierre _ n’a nullement l’intention de se laisser prendre en otage, au risque de se faire tuer. Sans perdre son sang-froid, il saisit son fusil resté ą portée de main. Puis, lorsque les bandits sont assez proches pour que les plombs des cartouches « fassent balle », il tire sur les deux premiers. Ceux-ci s’écroulent, mortellement atteints.
Profitant de la débandade des agresseurs, Pierre et ses amis sautent dans les chaloupes. A force de rames, ils atteignent sains et saufs leur voilier sous la fusillade des autres bandits accourus prźter main-forte ą leurs acolytes. Cette affaire, qui sera mźme évoquée plus tard au procčs de Tours, fait grand bruit. Les autorités de Corfou « conseillent » ą Pierre de quitter l’īle au plus tōt. Ce qu’il fait. Mais ą partir de ce moment, il aura toujours présent ą l’esprit qu’un danger le menace. Il pense que n’importe oł, n’importe quand, il peut źtre la cible d’un bandit albanais voulant venger ses complices. Toujours sur ses gardes, il sera constamment armé, mźme chez lui.
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