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Duke shfaqur rezultatin -19 deri 0 prej 2
  1. #1
    Konservatore Maska e Dita
    Anėtarėsuar
    17-04-2002
    Postime
    2,925

    Nga Paul Verlaine

    Art poétique


    De la musique avant toute chose,
    Et pour cela préfčre l'Impair,
    Plus vague et plus soluble dans l'air,
    Sans rien en lui qui pčse ou qui pose.

    Il faut aussi que tu n'ailles point
    Choisir tes mots sans quelque méprise ;
    Rien de plus cher que la chanson grise
    Oł l'Indécis au Précis se joint.

    C'est des beaux yeux derričre des voiles,
    C'est le grand jour tremblant de midi,
    C'est par un ciel d'automne attiédi,
    Le bleu fouillis des claires étoiles !

    Car nous voulons la Nuance encor,
    Pas la Couleur, rien que la nuance !
    Oh ! la nuance seule fiance
    Le rźve au rźve et la flūte au cor !



    Chanson d'automne


    Les sanglots longs
    Des violons
    De l'automne
    Blessent mon coeur
    D'une langueur
    Monotone.

    Tout suffocant
    Et blźme, quand
    Sonne l'heure,
    Je me souviens
    Des jours anciens
    Et je pleure;

    Et je m'en vais
    Au vent mauvais
    Qui m'emporte
    Deēą, delą
    Pareil ą la
    Feuille morte.




    Le ciel est par dessus....


    Le ciel est, par-dessus le toit,
    Si beau, si calme!
    Un arbre, par-dessus le toit,
    Berce sa palme.

    La cloche, dans le ciel qu'on voit,
    Doucement tinte,
    Un oiseau sur l'arbre qu'on voit,
    Chante sa plainte.

    Mon Dieu, mon Dieu, la vie est lą,
    Simple et tranquille.
    Cette paisible rumeur-lą
    Vient de la ville.

    -Qu'as-tu fait, ō toi que voilą
    Pleurant sans cesse,
    Dis, qu'as-tu fait, toi que voilą,
    De ta jeunesse?




    Clair de lune


    Votre āme est un paysage choisi
    Que vont charmant masques et bergamasques
    Jouant du luth et dansant et quasi
    Tristes sous leurs déguisements fantasques.

    Tout en chantant sur le mode mineur
    L'amour vainqueur et la vie opportune
    Ils n'ont pas l'air de croire ą leur bonheur
    Et leur chanson se mźle au clair de lune,

    Au calme clair de lune triste et beau,
    Qui fait rźver les oiseaux dans les arbres
    Et sangloter d'extase les jets d'eau,
    Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres




    Colloque sentimental


    Dans le vieux parc solitaire et glacé
    Deux formes ont tout ą l'heure passé.

    Leurs yeux sont morts et leurs lčvres sont molles,
    Et l'on entend ą peine leurs paroles.

    Dans le vieux parc solitaire et glacé
    Deux spectres ont évoqué le passé.

    -Te souvient-il de notre extase ancienne?
    -Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?

    -Ton coeur bat-il toujours ą mon seul nom?
    Toujours vois tu mon āme en rźve? -Non.

    -Ah! les beaux jours de bonheur indicible
    Oł nous joignions nos bouches! -C'est possible.

    Qu'il était bleu, le ciel, et grand l'espoir!
    -L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

    Tels ils marchaient dans les avoines folles,
    Et la nuit seule entendit leurs paroles.





    Les ingénus


    Les hauts talons luttaient avec les longues jupes,
    En sorte que, selon le terrain et le vent,
    Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent
    Interceptés ! - et nous aimions ce jeu de dupes.

    Parfois aussi le dard d'un insecte jaloux
    Inquiétait le col des belles sous les branches,
    Et c'étaient des éclairs soudains de nuques blanches,
    Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.

    Le soir tombait, un soir équivoque d'automne :
    Les belles, se pendant rźveuses ą nos bras,
    Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,
    Que notre āme, depuis ce temps, tremble et s'étonne.

  2. Anetarėt mė poshtė kanė falenderuar Dita pėr postimin:

    bsdev (03-03-2017)

  3. #2
    Konservatore Maska e Dita
    Anėtarėsuar
    17-04-2002
    Postime
    2,925
    Mon rźve familier


    Je fais souvent ce rźve étrange et pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout ą fait la mźme
    Ni tout ą fait une autre, et m'aime et me comprend.

    Car elle me comprend, et mon coeur transparent
    Pour elle seule, hélas! cesse d'źtre un problčme
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blźme,
    Elle seule les sait rafraīchir, en pleurant.

    Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
    Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
    Comme ceux des aimés que la vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,
    Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
    L'inflexion des voix chčres qui se sont tues.





    Ō triste, triste était mon āme...


    Ō triste, triste était mon āme
    A cause, ą cause d'une femme.

    Je ne me suis pas consolé
    Bien que mon coeur s'en soit allé,

    Bien que mon coeur, bien que mon āme
    Eussent fui loin de cette femme.

    Je ne me suis pas consolé
    Bien que mon coeur s'en soit allé.

    Et mon coeur, mon coeur trop sensible
    Dit ą mon āme : Est-il possible,

    Est-il possible, - le fūt-il -
    Ce fier exil, ce triste exil ?

    Mon āme dit ą mon coeur: Sais-je
    Moi-mźme que nous veut ce pičge

    D'źtre présents bien qu'exilés,
    Encore que loin en allés ?





    Romances sans paroles


    Il pleure dans mon coeur
    Comme il pleut sur la ville;
    Quelle est cette langueur
    Qui pénčtre mon coeur?

    O bruit doux de la pluie
    Par terre et sur les toits!
    Pour un coeur qui s'ennuie
    O le chant de la pluie!

    Il pleure sans raison
    Dans ce coeur qui s'écoeure.
    Quoi! Nulle trahison?...
    Ce deuil est sans raison.

    C'est bien la pire peine
    De ne savoir pourquoi
    Sans amour et sans haine
    Mon coeur a tant de peine!





    Soleils couchants


    Une aube affaiblie
    Verse par les champs
    La mélancolie
    Des soleils couchants.
    La mélancolie
    Berce de doux chants
    Mon coeur qui s'oublie
    Aux soleils couchants.
    Et d'étranges rźves
    Comme des soleils
    Couchants sur les grčves,
    Fantōmes vermeils,
    Défilent sans trźves,
    Défilent, pareils
    Ą des grands soleils
    Couchants sur les grčves.





    Spleen

    Les roses étaient toutes rouges
    Et les lierres étaient tout noirs.

    Chčre, pour peu que tu ne bouges,
    Renaissent tous mes désespoirs.

    Le ciel était trop bleu, trop tendre,
    La mer trop verte et l'air trop doux.

    Je crains toujours, - ce qu'est d'attendre !
    Quelque fuite atroce de vous.

    Du houx ą la feuille vernie
    Et du luisant buis je suis las,

    Et de la campagne infinie
    Et de tout, fors de vous, hélas !

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