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Faqja 8 prej 12 FillimFillim ... 678910 ... FunditFundit
Duke shfaqur rezultatin 71 deri 80 prej 118
  1. #71
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    Anėtarėsuar
    30-01-2005
    Postime
    4,049

    Paul Verlaine

    N'est-ce pas ? en dépit des sots et des méchants

    N'est-ce pas ? en dépit des sots et des méchants
    Qui ne manqueront pas d'envier notre joie,
    Nous serons fiers parfois et toujours indulgents.

    N'est-ce pas ? nous irons, gais et lents, dans la voie
    Modeste que nous montre en souriant l'Espoir,
    Peu soucieux qu'on nous ignore ou qu'on nous voie.

    Isolés dans l'amour ainsi qu'en un bois noir,
    Nos deux coeurs, exhalant leur tendresse paisible,
    Seront deux rossignols qui chantent dans le soir.

    Quant au Monde, qu'il soit envers nous irascible
    Ou doux, que nous feront ses gestes ? Il peut bien,
    S'il veut, nous caresser ou nous prendre pour cible.

    Unis par le plus fort et le plus cher lien,
    Et d'ailleurs, possédant l'armure adamantine,
    Nous sourirons ą tous et n'aurons peur de rien.

    Sans nous préoccuper de ce que nous destine
    Le Sort, nous marcherons pourtant du mźme pas,
    Et la main dans la main, avec l'āme enfantine

    De ceux qui s'aiment saris mélange, n'est-ce pas ?

  2. #72
    .... ...
    Anėtarėsuar
    30-01-2005
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    4,049

    Paul Verlaine

    Mon rźve familier


    Je fais souvent ce rźve étrange et pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime et qui m'aime,
    Et qui n'est chaque fois ni tout ą fait la mźme
    Ni tout ą fait une autre, et m'aime et me comprend.

    Car elle me comprend, et mon cœur transparent
    Pour elle seule, hélas! Cesse d'źtre un problčme,
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blźme,
    Elle seule les sait rafraīchir, en pleurant.

    Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
    Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore
    Comme ceux des aimés que la Vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,
    Et pour sa voix, lointaine et calme, et grave, elle a
    L'inflexion des voix chčres qui se sont tues.

  3. #73
    .... ...
    Anėtarėsuar
    30-01-2005
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    Jacques Prevert

    Je suis comme je suis


    Je suis comme je suis
    Je suis faite comme ēa
    Quand j'ai envie de rire
    Oui je ris aux éclats
    J'aime celui qui m'aime
    Est-ce ma faute ą moi
    Si ce n'est pas le mźme
    Que j'aime chaque fois
    Je suis comme je suis
    Je suis faite comme ēa
    Que voulez-vous de plus
    Que voulez-vous de moi

    Je suis faite pour plaire
    Et n'y puis rien changer
    Mes talons sont trop hauts
    Ma taille trop cambrée
    Mes seins beaucoup trop durs
    Et mes yeux trop cernés
    Et puis aprčs
    Qu'est-ce que ēa peut vous faire
    Je suis comme je suis
    Je plais ą qui je plais
    Qu'st-ce que ēa peut vous faire
    Ce qui m'est arrivé
    Oui j'ai aimé quelqu'un
    Oui quelqu'un m'a aimée
    Comme les enfants qui s'aiment
    Simplement savent aimer
    Aimer aimer...
    Pourquoi me questionner
    Je suis lą pour vous plaire
    Et n'y puis rien changer.

  4. #74
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    Anėtarėsuar
    30-01-2005
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    Charles Baudelaire

    Tristesses de la Lune

    Ce soir, la lune rźve avec plus de paresse;
    Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
    Qui d'une main distraite et légčre caresse
    Avant de s'endormir le contour de ses seins,
    Sur le dos satiné des molles avalanches.
    Mourante, elle se livre aux longues pāmoisons,

    Et promčne ses yeux sur les visions blanches
    Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

    Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
    Elle laisse filer une larme furtive,
    Un poėte pieux, ennemi du sommeil,

    Dans le creux de sa main prend cette larme pāle,
    Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
    Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.

  5. #75
    i/e regjistruar
    Anėtarėsuar
    03-10-2003
    Vendndodhja
    Big Apple
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    Je t'adore ą l'égal de la voūte nocturne


    Je t'adore ą l'égal de la voūte nocturne,
    Ō vase de tristesse, ō grande taciturne,
    Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
    Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
    Plus ironiquement accumuler les lieues
    Qui séparent mes bras des immensités bleues.


    Je m'avance ą l'attaque, et je grimpe aux assauts,
    Comme aprčs un cadavre un choeur de vermisseaux,
    Et je chéris, ō bźte implacable et cruelle!
    Jusqu'ą cette froideur par oł tu m'es plus belle!


    — Charles Baudelaire



    I Adore You as Much as the Nocturnal Vault...


    I adore you as much as the nocturnal vault,
    O vase of sadness, most taciturn one,
    I love you all the more because you flee from me,
    And because you appear, ornament of my nights,
    More ironically to multiply the leagues
    That separate my arms from the blue infinite.


    I advance to attack, and I climb to assault,
    Like a swarm of maggots after a cadaver,
    And I cherish, implacable and cruel beast,
    Even that coldness which makes you more beautiful.


    — William Aggeler, The Flowers of Evil (Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)
    TBD

  6. #76
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    Anėtarėsuar
    30-01-2005
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    Beroalde de Verville

    Mon sang est tout gelé, je n'ai plus dans le coeur

    Mon sang est tout gelé, je n'ai plus dans le coeur
    De pouvoir pour encor entretenir ma vie,
    Mes nerfs sont retirés et je sens amortie
    La vertu qui tenait mes esprits en chaleur.

    Mes os n'ont plus en eux cette agréable humeur
    Qui les entretenait, et ma force est faillie,
    De mon cerveau séché goutte ą goutte est sortie
    La douce humidité qui lui donnait vigueur.

    Mes yeux ne servent plus ą mon corps de lumičre,
    Et je n'attends plus rien qu'en mon heure derničre,
    La mort de mes poumons ōte le mouvement :

    Mais elle n'y peut rien, pour autant qu'en mon āme
    Éclairent vos beaux yeux qui me sont, vous aimant,
    Sang, coeur, nerfs, vie, esprits, force, humeur, cerveau, flamme.

  7. #77
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    30-01-2005
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    Theodore de Banville

    Le vin de l'Amour

    Accablé de soif, l'Amour
    Se plaignait, pāle de rage,
    A tous les bois d'alentour.
    Alors il vit, sous l'ombrage,
    Des enfants ą l'oeil d'azur
    Lui présenter un lait pur
    Et les noirs raisins des treilles.
    Mais il leur dit : Laissez-moi,
    Vous qui jouez sans effroi,
    Enfants aux lčvres vermeilles !
    Petits enfants ingénus
    Qui folātrez demi-nus,
    Ne touchez pas ą mes armes.
    Le lait pur et le doux vin
    Pour moi ruissellent en vain :
    Je bois du sang et des larmes.

  8. #78
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    Anėtarėsuar
    30-01-2005
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    Theodore de Banville

    Les Cariatides

    C'est un palais du dieu, tout rempli de sa gloire.

    Cariatides soeurs, des figures d'ivoire
    Portent le monument qui monte ą l'éther bleu,
    Fier comme le témoin d'une immortelle histoire.

    Quoique l'archer Soleil avec ses traits de feu
    Morde leurs seins polis et vise ą leurs prunelles,
    Elles ne baissent pas les regards pour si peu.

    Mźme le lourd amas des pierres solennelles
    Sous lesquelles Atlas plierait comme un roseau,
    Ne courbera jamais leurs tźtes fraternelles.

    Car elles savent bien que le māle ciseau
    Qui fouilla sur leurs fronts l'architrave et les frises
    N'en chassera jamais le zéphyr et l'oiseau.

    Hirondelles du ciel, sans peur d'źtre surprises
    Vous pouvez faire un nid dans notre acanthe en fleur :
    Vous n'y casserez pas votre aile, tičdes brises.

    O filles de Paros, le sage ciseleur
    Qui sur ces médaillons a mis les traits d'Hélčne
    Fuit le guerrier sanglant et le lāche oiseleur.

    Bravez mźme l'orage avec son āpre haleine
    Sans craindre le fardeau qui pčse ą votre front,
    Car vous ne portez pas l'injustice et la haine.

    Sous vos portiques fiers, dont jamais nul affront
    Ne fera tressaillir les radieuses lignes,
    Les héros et les Dieux de l'amour passeront.

    Les voyez-vous, les uns avec des folles vignes
    Dans les cheveux, ceux-lą tenant contre leur sein
    La lyre qui s'accorde au chant des hommes-cygnes ?

    Voici l'aļeul Orphée, attirant un essaim
    D'abeilles, Lyaeus qui nous donna l'ivresse,
    Éros le bienfaiteur et le pāle assassin.

    Et derričre Aphrodite, ange ą la blonde tresse,
    Voici les grands vaincus dont les coeurs sont brisés,
    Tous les bannis dont l'āme est pleine de tendresse ;

    Tous ceux qui sans repos se tordent embrasés
    Par la cruelle soif de l'amante idéale,
    Et qui s'en vont au ciel, meurtris par les baisers,

    Depuis Phryné, pareille ą l'aube orientale,
    Depuis cette lionne en quźte d'un chasseur
    Qui but sa perle au fond de la coupe fatale,

    Jusqu'ą toi, Prométhée, auguste ravisseur !
    Jusqu'ą don Juan qui cherche un lys dans les tempźtes !
    Jusqu'ą toi, jusqu'ą toi, grande Sappho, ma soeur !

    J'ai voulu, pour le jour des éternelles fźtes
    Réparer, fils pieux de leur gloire jaloux,
    Le myrte et les lauriers qui couronnent leurs tźtes.

    J'ai lavé de mes mains leurs pieds poudreux. Et vous,
    Plus belles que le choeur des jeunes Atlantides,
    Alors qu'ils vous verront d'un oeil terrible et doux,

    Saluez ces martyrs, ō mes Cariatides !

  9. #79
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    Anėtarėsuar
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    Joachim Du Bellay

    Malheureux l'an, le mois, le jour, l'heure et le point

    Malheureux l'an, le mois, le jour, l'heure et le point,
    Et malheureuse soit la flatteuse espérance,
    Quand pour venir ici j'abandonnai la France :
    La France, et mon Anjou, dont le désir me point.

    Vraiment d'un bon oiseau guidé je ne fus point,
    Et mon coeur me donnait assez signifiance
    Que le ciel était plein de mauvaise influence,
    Et que Mars était lors ą Saturne conjoint.

    Cent fois le bon avis lors m'en voulut distraire,
    Mais toujours le destin me tirait au contraire :
    Et si mon désir n'eūt aveuglé ma raison,

    N'était-ce pas assez pour rompre mon voyage,
    Quand sur le seuil de l'huis, d'un sinistre présage,
    Je me blessai le pied sortant de ma maison ?

  10. #80
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    Anėtarėsuar
    30-01-2005
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    ...

    Ne parle pas

    Sūr d'źtre aimé, quel voeu te trouble encore ?
    Etant tout prčs du mien, que désire ton coeur ?
    Sans me parler, ta tristesse m'implore
    Ce qu'on voit dans tes yeux n'est donc pas le bonheur ?

    Quel objet obscur tourmente ton envie ?
    Car de douter de moi, tu n'en as pas le droit !
    Ne t'ai-je pas promis :"jamais rien aprčs toi"
    Qui donc te rendra ta douce paix ravie ?

    Dis , quel est le bonheur qui manque donc ą ta vie ?
    Ne parle pas, je ne veux pas entendre..
    Je crains tes yeux, ton silence et ta voix...
    N'augmente pas une frayeur si tendre.

    Hélas, je ne sais plus m'enfuir comme autrefois.
    Je sens mon āme ą la tienne attachée,
    J'entends battre ton coeur qui m'appelle tout bas...
    Heureuse , triste et sur ce coeur penchée,


    Veux-tu bien m'y garder,
    Surtout ne parle pas...

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