Me perkthim ne anglisht
Spleen
Je suis comme le roi d'un pays
pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et
pourtant très-vieux
Qui, de ses précepteurs méprisant les
courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec
d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni
faucon,
Ni son peuple mourant en face du
balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel
malade;
Son lit fleurdelisé se transforme en
tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout
prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique
toilette
Pour tirer un souris de ce jeune
squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais
pu.
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des
Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours le
puissants se souviennent,
Il n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du
Léthé.
Spleen
I am like the king of a rainy country
Rich, and yet powerless, young and yet most
old
Who, distrustful of the bows his tutors make
Sits bored among his dogs as with his other
beasts
Nothing can lift his spirits, neither hawk nor
game
The dying subjects gathered to his balcony.
The grotesque ballad of his best-loved fool
No more distracts him in this sickness cruel.
His lilied bed is changed into a tomb;
The ladies of his court all lords might love
And yet they can no longer find shameless
attire
To draw a smile from their young, wasted sire.
The alchemist who made him gold could not
Purge from his soul this corrupt element
And in a blood bath, as in ancient Rome,
Remembered by the mighty in their latter days
Knew not to warm this dazzled corpse
Where flows not blood but Lethe's waters
green.
Spleen
Quand le ciel bas et lourd pèse comme
un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux
longs ennuis
Et que de l'horizon embrassant tout le
cercle
Il nous verse un jour noir plus triste
que les nuits.
Quand la terre est changée en un
cachot humide,
Où l'Espérance, comme une
chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile
timide
Et se cognant la tête à des plafonds
pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses
traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes
araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos
cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec
furie
Et lancent vers le ciel un affreux
hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans
patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans
tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme;
l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce,
despotique,
Sur mon crâne incliné plante son
drapeau noir.
Spleen
When the low heavy sky weighs like a lid
Upon the groaning spirit, prey to long
monotonies,
And embracing all the horizon's compass
Pours us a black day, sadder than our nights.
When the earth is changed into a dank cell
Where Hope flees bat-like
Beating the walls with timid wings
Striking its head against the rotten roof;
When the rain spreads out its endless trains
Like the bars of a vast prison
And a silent race of loathsome spiders
Come spread their nets deep in our brains.
Suddenly the bells ring out in fury
And hurl against the sky a fearful scream
Like homeless wandering spirits
That stubbornly begin to groan.
And long hearses, without drum or note
Parade slowly through my soul; Hope beaten
Weeps, and dreadful Anguish, despotic
Upon my bowed skull plants its banner black.
Sed non satiata
Bizarre déité, brune comme les nuits
Au'parfum mélangé de musc et de
havane
Oeuvre de quelque obi, le Faust de la
savane,
Sorcière au flanc d'ébène, enfant des
noirs minuits,
Je préfère au constance, à l'opium, aux
nuits,
L'elixir de ta bouche où l'amour se
pavane;
Quand vers toi mes désirs partent en
caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent
mes ennuis.
Par ces deux grands yeux noirs,
soupiraux de ton âme,
O démon sans pitié! verse moi moins
de flamme;
Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser
neuf fois,
Hélas, et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux
abois,
Dans l'enfer de ton lit devenir
Proserpine!
Sed non satiata
Strange deity, brown as the nights
Of musk your perfume, mingled with Havana
Witch-doctor's work, the Faust of the savanna
Ebon-flanked sorceress, child of black
midnights.
To fidelity, opium, the night, I prefer
The liquor of your mouth where love dances a
pavane
When my desires set out for you in caravan
Your eyes the well at which my troubles drink
From those two great black eyes, the windows
of your soul
Oh merciless demon, pour on me fewer flames
I'm not the Styx to kiss you nine times
Alas, and I cannot, libertine Megaera
To break your courage and bring you to bay
In the hell of your bed, become Persephone.
Tout entière
Le Démon, dans ma chambre haute,
Ce matin est venu me voir
Et tâchant à me prendre en faute,
Me dit: "Je voudrais bien savoir,
Parmi toutes les belles choses
Dont est fait son enchantement
Parmi les objets noirs et roses
Qui composent sont corps charmant,
Quel est le plus doux." - O mon âme!
Tu répondis à l'Abhorré:
"Puisqu'en Elle tout est dictame,
Rien ne peut être préféré.
Lorsque tout me ravit, j'ignore
Si quelque chose me séduit
Elle éblouit comme l'Aurore
Et console comme la Nuit;
Et l'harmonie est trop exquise,
Qui gouverne tout son beau corps,
Pour que l'impuissante analysis
En note les nombreux accords.
O métamorphose mystique
De tous mes sens fondus en un!
Son haleine fait la musique,
Comme sa voix fait le parfum!
All complete
The Devil, in my lofty room,
This morning came to visit me
And trying hard to catch me out,
He told me: "I would like to know,
Amongst all of the lovely things
That make up her unique allure
Among the objects black and pink
That give shape to her charming form,
Which is the sweetest." - Oh my soul!
You answered straight the Hated One:
"Since in her everything is ravishing,
There's nothing there can be preferred.
As each thing moves me, I know not
If one seduces more than all the rest
She dazzles like the blazing Dawn
Consoles me like the restful Night;
The harmony is too sublime,
That governs all her body fair,
For powerless analysis
To note each of its sweet accords.
O mystic metamorphosis
Of all my senses melted into one!
Her very breath is made of song,
Just as her voice becomes perfume!
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